Google Inc. est une société fondée le 27 septembre 1998 dans la Silicon Valley, en Californie, par Larry Page et Sergey Brin, créateurs du moteur de recherche Google. L'entreprise est principalement connue à travers la situation monopolistique de ce moteur de recherche.

Google s'est donné comme mission « d'organiser l'information à l'échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile ».

Google est devenue l'une des premières entreprises américaines et mondiales par sa valorisation, quelques années après une entrée en bourse originale. Début 2008, elle valait 210 milliards de dollars à Wall Street. La société compte plus de 50 000 employés (Juillet 2012), dont la plupart travaillent au siège mondial : le Googleplex, à Mountain View, en Californie. Google est l'une des plus imposantes entreprises du marché d'internet. En 2011, Google possédait un parc de plus de 900 000 serveurs4, contre 400 000 en 20065, ce qui en fait le parc de serveurs le plus important au monde (2 % du nombre total de machines), avec des machines réparties sur 32 sites. Google offre gratuitement de nombreux logiciels et services (email, suite bureautique, vidéo, photo, blog…). Cependant, la situation croissante de monopole et les questions de vie privée inquiètent de plus en plus, de l'internaute occasionnel jusqu'à certaines grandes organisations. Google a également fait l'objet de plusieurs poursuites en justice, notamment pour plusieurs affaires de compatibilité de copyright et pour sa plateforme Google Books.

Open Source

Google existe en grande partie grâce aux logiciels libres sur lesquels il a été bâti dès l'origine, tels Linux, MySQL et Python, qu'il a contribué à améliorer en retour. Le logiciel libre permet à Google de repérer des programmeurs talentueux, capables non seulement d'imaginer des solutions techniques, mais aussi de les mettre en œuvre.

Stratégie fiscale

Afin d'éviter de payer les impôts auxquels sont soumises la plupart des entreprises américaines et européennes, Google utilise la technique dite d'« optimisation fiscale », une forme d'évasion fiscale moderne, via des paradis fiscaux. Les licences Europe, Moyen-Orient et Afrique de la marque sont exploitées par une société domiciliée aux Bermudes. Et « pour échapper au Trésor américain qui impose à hauteur de 35 % les bénéfices des entreprises rapatriés de l'étranger, la multinationale les laisse dormir aux Bahamas».

Selon Bloomberg, Google aurait réalisé une économie de 3,1 milliards de taxes sur les bénéfices en 2007 et 2009. En 2009, Google serait parvenu à abaisser son taux d'imposition à 2,4 % sur ses activités hors États-Unis, grâce à sa filiale irlandaise par laquelle transitent 88 % de ses activités internationales. Le taux d'imposition sur les bénéfices des sociétés, en Irlande, est, en effet, de 12,5 % contre 25 % en moyenne dans les autres pays où Google réalise l'essentiel de son chiffre d'affaires. Mais Google a également cherché à réduire le montant des bénéfices imposables de sa filiale irlandaise en lui imposant de reverser des redevances à une filiale néerlandaise, condition sine qua non afin que l'Irlande accorde l'exonération fiscale à Google Ireland Holdings, société jumelle de Google Ireland Limited, la filiale opérationnelle. Google Ireland Holdings transfère ses redevances à la filiale néerlandaise qui les transfère ensuite aux Bermudes. Cette stratégie a permis à l'entreprise de cumuler plus de 39 milliards de dollars en cash76.

Le véhicule juridique utilisée par Google aux Bermudes, Google Bermuda Unlimited a été adopté en 2006 et lui permet d’échapper à la fiscalité des pays où sont réalisées les ventes, mais également à l’obligation de publier ses comptes77.

Craintes d'un abus de position

À mesure que Google se développe et prend une importance de plus en plus considérable dans la gestion des informations mondiales, se développent en parallèle de nombreuses critiques d'une entreprise dont quelques hommes politiques (par exemple Jean-Noël Jeanneney90) craignent qu'elle puisse abuser de sa position, notamment en recueillant des données très privées des internautes utilisant ses services, et en les utilisant, voire en louant l'usage, de manière abusive. Un nombre croissant d'instruments informatiques a ainsi été développé par différents groupes d'activistes et de militants pour limiter les capacités intrusives de Google. Il s'agit par exemple de masquer les publicités AdWords.

Parmi ces instruments, on peut citer le réseau Tor (« The Onion Router », littéralement : « le routage en oignon »), qui anonymise les internautes (le résultat visible avec Google est que les publicités ne sont plus ciblées) ; le logiciel Scroogle, un « Google Scraper » développé par l'activiste Daniel Brandt91 qui détourne le moteur de recherche, lui fournit une nouvelle adresse I.P. à chaque recherche, et accepte l’installation du cookie sur son serveur avant de le jeter à la poubelle ; ou encore l'extension pour Mozilla Firefox « Optimize Google, » qui permet de rendre anonyme le cookie Google, empêche Google Analytics de récolter des statistiques sur l'utilisateur et supprime également les publicités, à l'instar de Adblock Plus (extension de navigateur). Par ailleurs, certains sites militant pour la défense de la protection des informations privées92 donnent des informations sur la manière dont les internautes peuvent faire valoir auprès des régies publicitaires, et notamment auprès de Doubleclick (acquise par Google), leur droit d'exiger que les données les concernant ne soient pas récoltées (elles le sont par défaut, mais il existe un système d'opt-out).

La question de savoir s'il vaut mieux à volume égal se voir présenter de la publicité non ciblée que ciblée reste évidemment un sujet de controverse93.

Vie privée et informations personnelles

La multiplication des services proposés par Google engrange une demande accrue de renseignements sur les utilisateurs : suivi de la navigation et stockage des mots-clés, scan des mails dans Gmail, des informations livrées dans les formulaires, entre autres. Cela pose à chaque innovation la question du respect de leur vie privée, comme le note la philosophe et philologue Barbara Cassin dans son ouvrage sur Google. Google croise ces données pour affiner le profil des utilisateurs, et améliorer le ciblage des publicités sur internet.

Une telle concentration d'informations sur les individus et leur conservation inquiètent les organisations de défense de la vie privée sur internet, comme l'Electronic Frontier Foundation94 ou le « Groupe de travail de l'article 2995 » de la Commission européenne, une nouvelle forme de surveillance très sophistiquée et un danger pour la liberté des personnes. Récemment, Google fut placé tout en bas du classement96 élaboré par l'ONG Privacy International, qui dit de Google qu'elle est « ennemie du respect de la confidentialité en raison de la surveillance totale des utilisateurs ». Tout ceci est d'autant plus inquiétant depuis que Google a signé un contrat de sécurisation avec le NSA, services secrets des États-Unis, laissant présager la fourniture des informations des usagers à ces services97. Google est également attaqué en Allemagne par l'équivalent allemand de la CNIL, car sa Google Car collecterait toutes les informations sur les HotSpot Wifi et leurs adresses MAC sur son passage98. Le 29 avril 2012, le New York Times révèle que cette collecte de données personnelle n'était ni fortuite ni une erreur, mais que des responsables avaient été avertis. Ces derniers n'ont pas stoppé la démarche99,100. En 2004, Google, associé à AOL, Amazon.com, CNet, eBay, Microsoft et Yahoo!, a pratiqué aux États-Unis du lobbying contre le Spyware Control Act en Utah obligeant de demander l'accord explicite de l'utilisateur pour activer des options de traçage de ses choix ou avant l'installation d'un logiciel espion101. Les raisons de leur opposition, selon eux, étaient d'ordre technique et non éthique : dans la lettre envoyée au sénateur Valentine et au représentant Urquhart, ils reconnaissent les très bonnes intentions de la loi102.

Au sujet des éventuelles techniques de traçage employées par Google, Google Watch, site de l'activiste américain Daniel Brandt, tente de démontrer les failles et le manque de neutralité de Google et propose un proxy, Scroogle, permettant de soumettre une recherche Google sans être épié d'une quelconque façon. Il dénonce entre autres sa censure orientée, dans d'autres pays comme la République populaire de Chine103, ou les États-Unis, concernant l'invasion de l'Irak et la prison d'Abu Ghraib. À ce sujet, Google a dans un premier temps refusé de se plier aux injonctions du gouvernement américain fin 2006 en ne lui donnant pas accès aux listes de recherche et URL qui lui étaient demandées pour contribuer à une loi sur la répression de la pédophilie. Néanmoins, ils ont ensuite remis 50 000 URL au gouvernement, mais le juge chargé de l'affaire a décidé que Google n'avait pas à remettre les listes de mots-clés demandées par le gouvernement104. En France, les garanties de respect de la vie privée apportées par la CNIL ne sont pas applicables à des services dont les serveurs sont situés hors du territoire national. Le refus de Google105 de se soumettre aux lois locales crée donc une extension de fait de la juridiction américaine. Ce refus lui a valu le Big Brother Awards Français 2007.

En 2007, le chef du service expertise informatique de la CNIL juge ainsi : “En clair, Google peut contrôler toutes les données personnelles des individus. En exploitant de façon corrélée ces outils, Google pourrait se transformer en une redoutable société de surveillance. (..) Les internautes doivent savoir qu'en utilisant les services de Google, ils lui donnent la possibilité de les surveiller106.” Seul Google n'a pas réagi à la recommandation du G29 (Union Européenne), c'est-à-dire « de porter à six mois maximum, contre au moins douze mois aujourd’hui, la durée pendant laquelle les moteurs de recherche sur Internet ont le droit de conserver ou d’utiliser les données personnelles107 ». En 2012, Google modifie sa politique de règles de confidentialité, et prévoit de stocker et croiser tout élément concernant ses utilisateurs : données personnelles telles que nom, adresse, numéro de téléphone, n° de carte de paiement, données techniques sur les appareils connectés et leurs paramétrages, journaux de consultation ou d'utilisation des outils Google108. En 2013, le moteur de recherche communique le nombre de ses comptes internet surveillés par le gouvernement américain, dans le cadre du Patriot Act, qui cherche à prévenir d'éventuelles activités terroristes.109

Impact environnemental

Selon Alex Wissner-Gross, physicien à l'université Harvard, les requêtes dans Google ont un impact environnemental non négligeable en termes d'émissions de gaz à effet de serre : selon cette étude, deux recherches sur Google génèrent en moyenne 14 g de CO2, soit autant que le fait de faire fonctionner une bouilloire. Selon les propres calculs de Google, ces requêtes ne pèsent que 0,2 g116. Les fermes de serveurs de l'entreprise sont notamment réputées avoir une consommation, systèmes de refroidissement inclus, représentant plusieurs centrales nucléaires.


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